raymonde

Raymonde c'est une histoire de famille, et d'espoir. Et pour parler de Raymonde, il faut aussi parler de Roger. 

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En 1896, une famille d'alsaciens décide de quitter Gundershoffen, leur village natal, pour ouvrir un commerce à Paris. Ils trouvent un petit local avec logement attenant rue du poteau, dans le 18ème arrondissement. La boutique "Chaussures" ouvre ses portes. 

boutique Chaussures 1899Boutique Chaussures en 1899

 

Les années passent ; Roger né en 1916 et Chaussures devient Roger Chaussures. 

 

boutique Roger Chaussures 1920Boutique Chaussures Roger en 1920

 

En 1939, la guerre éclate et Roger est appelé à rejoindre un camp de travail. Quelques mois plus tard, des amis alsaciens de la famille demandent aux commerçants si leur fille de seize ans, Raymonde peut venir les aider au magasin. Ils acceptent et Raymonde rejoint Paris. 

Puis Paris entre sous occupation allemande en 1940. Les parents et le frère de Roger veulent quitter la ville et Raymonde les aide à rejoindre la zone libre. Ils partent et laissent la boutique dans les mains de la jeune fille. 

 

boutique Chaussures Roger en 1942Raymonde (à gauche) devant Chaussures Roger en 1942

 

Raymonde garde la boutique. Par son courage et la proximité des langues allemande et alsacienne, Raymonde surprend certaines conversations et parvient à éloigner les soupçons des policiers sur les propriétaires du magasin. Elle transmet des informations importantes aux commerçants exilés en zone libre et aide, ravitaille, et protège des membres de la famille n'ayant pas pu quitter la ville à temps. 

Puis Paris fut libéré et la famille de chausseurs put retrouver sa boutique. Et Roger et Raymonde se rencontrèrent. Ils se marièrent quelques années plus tard et eurent un enfant, Olivier, qui continue de vendre des chaussures.

Si bien qu'aujourd'hui, et un peu grâce à Raymonde, la boutique Roger existe toujours. 

boutique Roger en 1970
boutique Chaussures Roger en 1970

 

boutique Roger 2020boutique Roger Chaussures en 2020

Raymonde est décédée en 1997. Elle n'avait jamais voulu recevoir de médaille ou récompense pour ses prises de risques et son action humaine. Elle affirmait alors avoir agi normalement, "et on ne mérite pas de médaille, quand on agit normalement". Roger lui fit décerner la médaille de "Juste parmi les nations", honorant les généreux des nations du monde qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs en 1999. 

Je suis Julie, la petite fille de Raymonde et Roger et j'avais envie de participer, moi aussi, à cette entreprise familiale et d'honorer la mémoire de ma grand-mère à ma façon. Raymonde était une femme simple, généreuse, et audacieuse. Elle aimait les fleurs, ses plantes et portait toujours des grosses lunettes de soleil.

Le projet derrière Raymonde, c'est de montrer qu'il existe une façon de se chausser plus responsable, plus transparente et esthétique. C'est de mettre en avant de belles démarches, sincères et singulières. Et pour cela il fallait un beau nom, sincère et singulier : Raymonde.

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